« Dans le monde entier, le cancer de l’utérus constitue un problème. C’est même la troisième cause de cancer dans le monde. En Haïti, il est considéré comme étant la première cause chez les femmes. Cette pathologie est le motif de plusieurs cas de décès » a déclaré le Dr. Jean Wilter Cénatus, spécialiste en gynécologie-obstétrique et sonographie, au local de l’Association haïtienne des femmes infectées et affectées par le vih (AFFIAVIH), à l’occasion de la fête des mères.
C’est un fléau qui ronge les mères, c’est un problème de santé publique : le cancer de l’utérus, qui sont les concernées ? Que faire ?
Cette pathologie touche uniquement le genre féminin, pourquoi ? Face à cette interrogation capitale, Dr Cénatus, médecin de son Etat, explique : « seules les femmes sont détentrices d’une matrice, l’organe du système reproducteur où se développe un être au cours de la grossesse, elle est aussi responsable des règles. C’est un organe très important. »
L’utérus est un organe qui subit plusieurs changements. A la naissance, elle est de petite taille mais avec le poids, elle augmente de volume. Avec la grossesse, elle s’élargit grandement afin de créer de l’espace pour le développement du fœtus. À la ménopause, elle reprend sa forme initiale et parfois plus minuscule avant la puberté. Ces changements s’opèrent dans toutes ses différentes parties, particulièrement au niveau du col de l’utérus, qui est très fragile à un point tel qu’il est facile de développer un cancer.
Qu’est ce qui est à la base du cancer du col de l’utérus ?
« Le cancer du col de l’utérus est causé par un virus nommé ‘’Papillomavirus humain (vph), attrapé lors des rapports sexuels. C’est un germe qui est présent presque chez tous les garçons mais il ne constitue pas un problème pour ces derniers. Cependant, ils le transmettent à la femme lors des étreintes sexuelles non protégées. Tout comme le vih, le virus responsable du cancer du col utérin est asymptomatique, il se fait sentir seulement à la dernière phase. Il peut être aussi la cause du cancer de la gorge, du côlon entre autres. Puisqu’on n’est pas sans savoir que de nos jours le vagin n’est pas la seule voie sexuelle qu’on utilise », a fait savoir le gynécologue.
« Contrairement à ce que peuvent penser certaines personnes, cette pathologie ne vise pas une classe sociale bien déterminée mais toute femme ayant l’habitude d’avoir des relations sexuelles y est exposée. Il faut aussi noter que si cette dernière a eu ces rapports à un âge précoce, des partenaires sexuels multiples, une déficience immunitaire ou si elle prend aussi plaisir à consommer de l’alcool ou fumer, elle peut développer cette maladie », a-t-il soutenu devant une assistance attentive à ses explications.
Face à cette préoccupation sanitaire, Dr Cénatus, également professeur à l’Université, sollicite l’intervention de la puissance publique afin de diminuer le nombre de cas liés à cette problématique. Le spécialiste en santé, pense que l’Etat doit instituer le test visant à dépister le cancer du col utérin (paptest) dans les hôpitaux gratuitement. Ainsi, les femmes de modestes conditions économiques arriveront aisément à effectuer cet examen médical à temps.
Esperancia Jean Noel
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