« La malaria est une maladie infectieuse due à un protozoaire, le Plasmodium. Cette maladie est fréquente dans les pays tropicaux. C’est une infection grave, parfois mortelle. Elle est transmise par la piqûre d’un moustique infecté, l’Anophèle Albi Manus qui, lors d’un repas sanguin, injecte le parasite dans le sang de l’individu », a expliqué la responsable de la prise en charge du Programme national de lutte contre la Malaria (PNCM), Murielle Chatelier Gilbert, au cours de la première session de la séance de formation sur la malaria organisée par le Ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP) à travers son Unité de coordination des maladies infectieuses et transmissibles (UCMIT) de concert avec le Réseau haïtien des journalistes de la santé (RHJS) et la Direction départementale de l’Ouest (DSO) à l’hôtel Karibe Convention Center du 16 au 18 mai 2022.
Ces trois journées de formation s’inscrivent dans le cadre de la lutte pour l’éradication de la malaria en Haïti d’ici 2025 et vise à sensibiliser les journalistes à rejoindre cette lutte. Durant ces trois jours, plusieurs interventions ont permis aux journalistes d’approfondir leurs connaissances sur la malaria, sa prise en charge, son traitement, les moyens de prévention, les différentes méthodes de lutte anti-vectorielle, le plan stratégique de communication du PNCM entre autres.
Situation de la malaria en Haïti
« En 2020, Haïti avait enregistré 21 000 cas de malaria. Jusqu’à cette présente minute, seuls Haïti et Saint-Domingue enregistrent encore des cas de malaria sur le continent américain », a déclaré Dr. Marc-Aurèle Telfort, coordonnateur technique du Programme national de lutte contre la malaria (PNCM). Une situation que le MSPP veut à tout prix renverser.
Qu’est-ce qui favorise la malaria en Haïti ? Miss Gilbert répond aux journalistes attentifs : « C’est surtout le climat. Les anophèles prennent naissance dans les climats chauds et humides comprises entre 25–28 ° Celsius et se multiplient dans l’eau particulièrement dans les zones marécageuses (rizières), les mares, les étangs ou tout récipient servant à conserver de l’eau »
Les manifestions
Comme toute maladie, la malaria présente des signes et symptômes les unes plus graves que les autres. De 7 à 14 jours après la piqûre de l’anophèle femelle, les premiers symptômes font surface. Ces symptômes peuvent être légères, modérés ou graves. Dépendamment de leur gravité, la personne infectée peut présenter soit une forme légère, modérée ou grave. Dans la forme légère, il y a l’apparition de fièvre non élevée et de symptômes généraux discrets comme frissons, chaleur et sudation. On note parfois une anémie modérée et des courbatures, a expliqué la formatrice.
Dans la forme modérée, a-t-elle fait comprendre, la personne infectée peut être l’objet d’une céphalée occasionnelle, des douleurs musculaires, de la nausée, des vomissements, des signes de faiblesse, de fatigue et d’une perte d’appétit occasionnelle. Parfois, ces symptômes sont rémittents, a-t-elle encore insisté.
« À l’opposé de la forme légère et modérée, la malaria peut également occasionner un coma palustre, une hypertension artérielle, des dommages rénaux, une anémie sévère en plus des signes de gravité clinique », a-t-elle souligné.
Face à ce tableau, Miss Gilbert recommande vivement à toute personne présentant l’un de ses symptômes ou plusieurs d’entre eux de se faire dépister le plus vite que possible.
Le dépistage
« Avant d’entamer tout traitement relatif au paludisme, il est impératif d’effectuer un test pour confirmer la présence du plasmodium ou non dans le sang de la personne présentant les signes et symptômes liés à cette pathologie. Ce dépistage s’opère de deux façons, soit par test diagnostic rapide (TDR), soit par microscopie. Les TDR permettent d’obtenir les résultats dans un délai très bref. Cependant, la microscopie demeure le test le plus sûr », a-t-elle précisé.
Les explications de la responsable de la prise en charge du Programme national de lutte contre la malaria a suscité beaucoup de questions. Mais quel est le principal réservoir de ce parasite ? et que fait-on pour éviter la multiplication des cas ? « L’homme est le principal réservoir du parasite causant la malaria. Une fois qu’une personne est atteinte de la malaria, le MSPP, pour éviter la multiplication des cas, la prend en charge et lui administre un traitement approprié. »
Les journalistes ont salué cette formation par des signes de joie communicative. Avec une telle disposition le ministère de la santé espère que la malaria ne sera plus dans l’ombre de l’actualité dominé par l’insécurité.
Esperancia Jean Noël