Vente signature de la revue 2 de K2D

Le restaurant Café Tap-tap a accueilli, le jeudi 28 avril 2022, la vente-signature de la deuxième revue photographie documentaire du Kolektif 2 Dimansyon (K2D). Présenté sous la forme d’une bible, ce document de couleur verte mesurant 5.5’’ x 6.70’’comporte environ quatre cent pages (400) pages. Écrit dans les deux langues officielles d’Haïti, français et créole, sur sa page de couverture est inscrit en lettres dorées « Urgences, Ijans ».

La revue 2 K2D met en exergue les problèmes environnementaux que confrontent la société haïtienne. Des sujets liés à la sécheresse, l’extraction du sable et de l’or artisanal, l’urbanisation, la déforestation, entre autres, y sont traités.

« Ijans » a vu le jour avec le support financier de la Fondation Konesans ak Libète (FOKAL) et le travail acharné de treize contributeurs et contributrices ainsi que des spécialistes en la matière pendant quatre années.

Pourquoi quatre ans ? Le directeur financier de K2D, Réginald Louissaint Junior, a expliqué : « Au départ, nous avons pensé pouvoir réaliser ce travail sur une durée de 6 mois comme la première revue. Cependant, avec le temps, nous avons réalisé que c’était plus coriace qu’on ne l’imaginait. Il fallait beaucoup plus de documentation et de réflexion pour obtenir un travail impeccable surtout que la photographie dans le domaine médiatique n’est pas une mince affaire. Nous avons parcouru plusieurs départements du pays, en quête d’information. En dépit de l’insécurité, nous avons réussi à présenter ce livre après 4 années de dur labeur. »

Par ailleurs, souligne-t-il, « au moment de la réalisation de ‘’Urgences’’, nous avions plusieurs thématiques en tête, mais après le passage de l’ouragan Matthew dans le département de la Grand’Anse, on s’est dit qu’il serait plus intéressant de mettre les projecteurs sur les problèmes environnementaux ».

Ces problèmes, selon Réginald, ne sont pas vraiment pris en compte dans notre société. « Si beaucoup d’autres pays font des avancées théoriques sur la question, nous autres, on n’en parle pas vraiment. Dans les différentes émissions télévisées ou radiophoniques et les articles de presse, la question de l’environnement n’est pas abordée. Les problèmes politiques, l’économie et l’insécurité occupent tout l’espace médiatique, tandis que les problèmes environnementaux sont là », se plaint-il.

Besoin urgent d’agir

Ainsi, poursuit-il, « À travers ‘Ijans’, on comprend qu’il est urgent d’agir sinon il sera trop tard. La revue 2 de K2D est un cri poussé aux oreilles des autorités étatiques et la société civile pour les inviter à se pencher sur les problèmes environnementaux qui sont toujours traités en arrière-plan. C’est une façon de tirer la sonnette d’alarme pour une prise de conscience. N’oublions pas que les problèmes environnementaux et sociaux sont liés. Si on prend l’insécurité, il est en quelque sorte le fruit de l’urbanisation ».

Un autre membre de K2D, Pierre Michel Jean, a déclaré que « la revue Urgences s’inscrit dans un courant productif, il servira d’outil aux associations, aux ONG, à la société civile et à toute personne voulant aller plus loin et décider. Nous faisons face à une crise socio-politico-économique, mais lorsque la normalité s’étendra, il nous faudra prendre des décisions rapides et vites. le K2D, avec cette revue, s’inscrit dans ce courant : produire des travaux et des idées permettant de décider consciemment ».

À la découverte du pays

Pour sa part, la directrice de la Fondasyon Konesans ak Libète (FOKAL), Michèle Duvivier Pierre-Louis, dans ses propos de circonstances, a confié : « Je suis très touchée par la lecture que j’ai faite du livre. Deux choses m’ont frappée : c’est vrai qu’il y a des textes, mais les images nous parlent aussi. Elles nous invitent à découvrir le pays. Très souvent, nous ne connaissons pas notre pays, son histoire et sa culture. Ce travail de photographie nous a permis de nous rendre dans plusieurs régions d’Haïti, de découvrir le mode de vie des habitants de certains endroits vivant dans des situations insoutenables ». Elle a également profité de l’occasion pour remercier ses infatigable collègues, notamment Maude Malengrez, la directrice de média dans cette institution et Michelle Lemoine, la directrice du programme art et culturel, qui ont consenti beaucoup d’effort dans la réalisation de la revue 2 K2D.

Une ambiance chaleureuse

Plusieurs expositions photographiques environnementales sont placées à la porte d’entrée pour accueillir les visiteurs.

Dans la cour de Café Tap-tap, l’ambiance était chaleureuse. Vêtus de t-shirt blanc et de pantalon noir, Ricardo Boucher, Reina Remedor,  Eliezer Guerismé  et Neika Tezor, quatre comédiens debouts devant leurs trépieds habillés de feuilles blanches, lisaient à haute voix des textes d’auteurs haïtiens comme Georges Castera, Jacques Stephen Alexis, Marie Vieux Chauvet, entre autres, au rythme des sons de la guitare noire et crème et du tambour des musiciens Jymmy Kerby Toussaint et Francisco Lafrance.

Espérancia Jean Noël

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