36ème Journée nationale du mouvement des femmes haïtiennes

 

Les associations féministes Nègès Mawon et Marijàn ont organisé un sit-in autour du thème « Yon Konba ret yon Konba », le dimanche 3 avril 2022, devant les locaux du Ministère à la Condition féminine et aux Droits de la Femme (MCFDF), à l’occasion de la 36ème Journée nationale du Mouvement des Femmes Haïtiennes. Un mouvement visant à réclamer le respect des droits des femmes tout en dénonçant les violences qu’elles subissent, notamment les féminicides.

Manifestation des femmes

Joint au téléphone, la féministe Clyfane Saintil, membre de la Fondation Toya, l’un des partenaires de cette activité, a expliqué : « Les problèmes que les femmes dénonçaient en 1986 sont encore présents dans notre société aujourd’hui, et ceci malgré certaines avancées. Au cours de ces dernières années, beaucoup de femmes sont assassinées, mais la plupart de ces actes sont restés impunis. Les autorités étatiques ne se sont pas réellement penchée sur ces cas que l’on qualifie très souvent de crimes passionnels, mais ce sont des féminicides. »

Vêtues de maillot mauve frappé de l’inscription « Yon konba ret yon konba » et le nom des associations Nègès Mawon et Marijàn, ces féministes ont gagné les rues en jeans, basket, tenue soulignée de mouchoir noir et blanc pour certaines, mauve et blanc pour d’autres. Plus de 300 femmes et fillettes âgées d’au moins 8 ans ont pris part à cette marche. Pour la paire éducatrice en violence basée sur le genre, Clyfane, « rassembler autant de personnes, en ces temps d’insécurité, est une  grande réussite. Ce n’était pas une journée de joie, mais plutôt une journée  de lutte qui prouve qu’il reste beaucoup à faire ».

Les manifestantes brandissaient des pancartes exprimant leurs revendications : « Dwa fanm se dwa moun », « Se plent m vin pote. Pa made jan m te abiye », « Mwen m se fanm. Mwen se moun »

Yon Konba ret yon Konba

À ce sit-in, elles ont profité pour lancer des messages forts aux autorités tout en les invitant à embrasser la lutte pour le respect des droits de la femme.

Une dizaine de femmes ont dansé une chorégraphie créée par la danseuse Rose Myrtha Danda autour du thème de la journée « Yon Konba ret yon Konba ».

Esperancia Jean Noël

 

 

 

 

 

 

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