« Ma profession : journaliste. Et je veux devenir célèbre dans ce métier », clame haut et fort Gina Lafontant. Cette journaliste de Radio Télé Express Continental qui a remporté, le jeudi 10 février 2022, la deuxième édition du concours national du Réseau haïtien des journalistes de la santé (RHJS) est déterminée. L’angle choisi par la professionnelle de l’information dans son reportage : « La malnutrition chez les enfants » a fait mouche. Tous les jurés se sont accordés pour dire : « C’est le meilleur reportage !» Un document sonore de trois minutes qui chemine avec l’auditeur à l’hôpital public Saint-Michel de Jacmel et la section communale de Marbiale. Ce reportage cadre avec le thème du concours supporté par le Fonds canadiens d’initiatives locales : « Accès des populations vulnérables aux soins de santé, à la sécurité alimentaire et nutritionnelle ».
Cette jeune femme de trente-deux ans qui a vu le jour à la Montagne, onzième section communale de la métropole du Sud’Est, n’entend pas passer dans le lot commun des journalistes.
« J’ai étudié les sciences juridiques à l’École de droit de Jacmel, l’informatique et la bureautique. Mais je veux me consacrer à une seule profession : le journalisme. C’est ce métier qui me donnera toute ma dimension professionnelle », déclare-t-elle avec une belle conviction dans le ton.
Issue d’une famille modeste de sept enfants, Gina a fait son chemin à Jacmel. Après ses études classiques au lycée des Jeunes filles, elle a mis le cap sur les études professionnelles pour se frayer un chemin dans l’existence. Elle savait d’emblée ce qu’elle voulait. À l’Institut de Journalisme et de Communication (IJC), elle a pris goût. À Radio Télé Express Continental, rue de l’Église, elle retrouve son vrai monde. Elle anime une émission culturelle, « Bonjour la vie ». Le directeur général du media, Jacques Jean-Pierre, trouve qu’elle a du talent. Il l’encadre et fera d’elle un reporter.
Dans les reportages de Gina, les sujets à caractère social sont plus fréquents. « Je veux être la voix de ceux à qui on ne donne pas la parole. Je veux porter leurs conditions de vie dans la lumière pour que les responsables de mon pays, pour que la société sache ce que ces êtres humains endurent. Et quand je fais un reportage qui touchent les gens, je me dis, j’ai bien accompli ma journée », dit-elle fièrement.
Cette journaliste qui s’assigne la mission de se détacher du lot, est la correspondante du département du Sud’Est de Radio France internationale (RFI).
Elle a commencé sa carrière dans le journalisme en 2016. Depuis lors, elle a déjà à son compteur plusieurs reportages sur les gens qui vivent dans des conditions vulnérables à Jacmel. L’érosion de la capacité économique de ces ménages dont l’existence traduit la situation de misère du pays touche davantage qu’un long discours truffé de statistiques.
Gina Lafontant se concentre sur son travail. Les belles plages de Jacmel, le dancing, le cinéma ne voient que rarement cette silhouette se profiler dans l’espace. Elle se consacre à ce qu’elle fait : informer la population. Et, six fois par semaine, hormis le mercredi et le dimanche, l’ancienne étudiante de l’Alliance française de Jacmel, assure des cours de français, au niveau du secondaire.
Depuis qu’elle a remporté haut la main le concours de reportage du RHJS, Gina Lafontant se donne désormais la mission de produire des reportages sur des sujets liés à la santé et à l’environnement.
Claude Bernard Sérant
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