Depuis 2014, l’ONUSIDA et ses partenaires mènent l’action à l’échelle mondiale pour mettre fin à l’épidémie du VIH/Sida d’ici 2030. Une action qui commence à porter fruits, mais la lutte est encore loin d’être finie. Aujourd’hui, les adolescents/es et les jeunes demeurent l’ultime cible de la riposte à cette maladie. Pour mieux les atteindre, le Réseau Haïtien des Journalistes de la Santé (RHJS) propose aux journalistes d’utiliser les outils numériques dans le traitement et la diffusion des messages de prévention des IST/VIH/Sida. À cet effet, le RHJS, de concert avec l’ONUSIDA, le ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP) et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), a organisé une journée de formation pour mieux aider les journalistes à s’approprier de cette nouvelle stratégie. Cette formation s’est déroulée à l’Hôtel Villa Thérèse à Pétion-ville, le jeudi 17 mars 2022.
Le représentant de l’Organisation de la Francophonie, Emmanuel V. Adjovi, mise sur les médias dans la lutte contre les IST/VIH/Sida. Avec une belle conviction, il a dit : « Dans votre pays, on considère la presse comme le quatrième pouvoir. Vous devez prendre vos responsabilités. Vous avez les moyens de sensibiliser la population en utilisant les outils numériques afin de permettre aux jeunes de prévenir les IST/VIH/Sida »
Prenant à son tour la parole devant une assistance composée en majorité de travailleurs de la presse, le jeune secrétaire générale du RHJS, Gladimy Ibraïme, a déclaré : « À l’ère du numérique, l’univers virtuel a un impact sur notre quotidien. Les influenceurs ont fait exploser les informations sur tous les sujets et pourtant, ces masses de données ne contribuent pas à faire avancer notre monde. C’est dans cette perspective que nous demandons aux professionnels de l’information que vous représentez de supporter aussi cette lutte sur le terrain numérique. Justement. Cette formation vise à renforcer la capacité des journalistes à mieux traiter les messages de prévention du VIH/Sida en se servant des outils numériques dans la perspective de mettre fin à l’épidémie de VIH Sida d’ici 2030. »
De la bonne information pour rester en santé
Les intervenants à cette journée marathon,— médecins, journalistes, représentants de la société civile à la fois en ligne et en présentiel —, ont, tour à tour, exposé aux journalistes les différentes possibilités qu’offrent les outils numériques pour sensibiliser et éduquer les jeunes sur les IST/VIH/Sida.
Intervenant sur la question, directeur général du MSPP, le Dr Lauré Adrien, a rappelé aux journalistes le pouvoir de l’information. « Une mauvaise information est pire qu’une non-information. Avant toute diffusion, celles-ci doivent être bien traitées. Toute désinformation peut entraîner des conséquences graves. Avoir de bonnes informations, c’est avoir du pouvoir », a-t-il soutenu. Et de poursuivre : « Nos journalistes doivent faire l’effort d’apporter à nos jeunes une information qui leur permet de rester en santé. La lutte contre le VIH est aussi une lutte nationale ».
La vulnérabilité des jeunes face au VIH
Le chargé de Programme Communication & Information à l’UNESCO, Jeffrey Clark Lochard, dans son intervention par visioconférence, a souligné la vulnérabilité des adolescents/es et des jeunes face à l’épidémie du VIH/Sida et la nécessité de les éduquer. « Beaucoup d’adolescents/es et de jeunes n’ont pas assez de connaissance sur le VIH/Sida tandis qu’ils demeurent encore très vulnérables face à cette épidémie. Il faut donc agir en conséquence. Nous devons éduquer nos jeunes et les outils numériques offrent cette possibilité », a-t-il fait savoir.
Cette journée de formation sur l’utilisation des outils numériques dans le traitement et la diffusion des messages de prévention des IST/VIH/Sida chez les jeunes et les adolescents/es s’inscrit dans le cadre de la quinzaine de la francophonie. Parmi les personnalités présentes à cette activité ont figuré : Dr Christian Mouala, directeur pays de l’ONUSIDA ; Emmanuel V. Adjovi, représentant régional de l’OIF pour la Caraïbe ; Germina Pierre Louis, lauréate du Prix Jeunes Journalistes (catégorie presse écrite) 2021 ; Dr Steve Mc Allan Smith du PNLS, Biguerson François du MSPP, Dr St Louis Kens de l’OPS/OMS/Haïti, Soeurette Policar Montjoie de l’ODELPA, Lemoine Bonneau, secrétaire à la rédaction du Nouvelliste pour ne citer que cela.
Le conseilleur du RHJS, Claude Bernard Sérant, un vieux routier du journalisme de santé, a convié ses pairs à produire des reportages pertinents, ayant de la valeur ajoutée afin que le media auquel est attaché le journaliste soit intéressé par les questions liées à la santé. À cet effet, il leur a demandé d’élever leur production à un bon niveau.
Pour Louiny Fontal qui a fait office de maître de cérémonie à cette Quinzaine de la Francophonie :« Les outils numériques dans la prévention des IST/VIH/SIDA contribuent à combler les lacunes des campagnes traditionnelles de prévention dans un pays où l’insécurité bas son plein. Ces outils viennent offrir aux jeunes accrochés à leurs gadgets numériques un moyen de répondre à leur préoccupation existentielle et de partir à la quête de l’information qui sauve des vies. »
Marie Juliane David
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