À l’occasion de la quinzaine de la Francophonie, le Réseau haïtien des journalistes de la santé (RHJS) a réalisé une journée de formation pour une cinquantaine de journalistes, venus des différents médias du territoire national, à l’hôtel Villa Thérèse, Pétion-Ville, Haïti, le jeudi 17 mars 2022, autour du thème : « L’utilisation des outils numériques dans le traitement et la diffusion des messages de prévention des IST/VIH/Sida chez les jeunes et les adolescents ».
De nombreux spécialistes évoluant dans le domaine de la santé et du journalisme ont pris part à la présentation. Parmi les différents intervenants, on compte le Dr. Christian Mouala, directeur Pays de l’ONUSIDA ; M. Emmanuel V. Adjovi, représentant de l’OIF pour la Caraïbe et l’Amérique Latine (REPCAL) ; le Dr. Lauré Adrien, directeur général du Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) ; Gladimy Ibraïme, secrétaire général du RHJS, Dr Saint Louis Kens, représentant de l’OPS/OMS/Haïti, Sœurette Policarpe Montjoie, directrice de l’Organisation de Développement et de Lutte contre la Pauvreté (ODELPA), le journaliste senior, Claude Bernard Sérant, conseiller du RHJS, et responsable de la section Culture du quotidien Le Nouvelliste.
Le parcours du RHJS
« Le Réseau Haïtien des Journalistes de la Santé (RHJS) est un outil de référence pour des informations liées à la santé et à l’environnement. Le RHJS a été présenté sur les fonts baptismaux le 2 septembre 2013. Le Ministère de la Santé publique et de la population, la Coopération tripartite (Brésil-Haïti-Cuba) a largement contribué à donner corps à cette structure. Ce Réseau qui est une association non gouvernementale, à but non lucratif, regroupe des journalistes œuvrant dans le domaine de la santé et de l’environnement en Haïti », a déclaré Claude Bernard Sérant, devant une assistance composée de représentants d’institutions nationales et internationales, de journalistes et aussi d’un ensemble de représentants d’institutions qui prennent part à cette activité en visioconférence.
Pour retracer l’histoire du RHJS, Claude Bernard Sérant, le gardien de la mémoire de l’institution, a souligné que « la raison d’être du Réseau Haïtien des Journalistes de la Santé vient du constat de l’existence d’un vide en matière d’information sur la problématique de la santé et de l’environnement en Haïti. »
Que fallait-il faire pour combler ce vide ?
« La santé et l’environnement sont indispensables pour le développement de nos communautés. Pour combler ce vide, il fallait former les journalistes, renforcer leur capacité », a-t-il expliqué. C’est ainsi que les membres du RHJS, dès les premiers moments qui donnent corps à cette structure, prennent part à des ateliers sur divers sujets liés à la santé : IST/VIH/SIDA, choléra, nutrition, covid-19, vaccination, diabète etc…
Rappelons qu’en 2013, 2014, le RHJS fait une campagne de sensibilisation sur le parcours du carnaval national des Gonaïves avec un truck sound pour véhiculer des messages sur le parcours. En 2015, le réseau refait l’expérience au carnaval de Port-au-Prince. Au cours de cette même année, le ministère de la Santé publique va mettre le RHJS dans un véritable programme de formation dans le cadre du projet Leadership, Management and Governance (LMG) et l’Agence Américaine pour le Développement International (USAID).
Sérant capte l’attention : « De 2015 à 2016, une bonne vingtaine de journalistes seront formés sur des sujets divers : ist/vih/sida, question de genre, handicapés moteurs, santé et nutrition, LGBT, etc. A la suite de la formation, journalistes et rédacteurs de médias feront une visite exploratoire du 8 au 13 août 2016 à Washington (DC), aux États-Unis. La délégation était composée de onze membres, parmi lesquels huit journalistes. »
Depuis lors, les formations se poursuivent.
Comment le réseau est-il arrivé à accomplir cette tâche ?
« Le RHJS est encadré par les partenaires du MSPP : Les États-Unis à travers USAID dans le cadre du projet LMG, Unicef, UNESCO, ONUSIDA, CCM, FOKAL, Shops +, Institut Panos, VDH, ODELPA, AFIAVIH, Fondation Hirondelle, Georgetown university, AJH, SOFEJ, l’Ambassade du Canada à travers le Fonds canadien d’initiatives locales (FCIL) pour ne citer que ces partenaires. »
Dans le concret, qu’est-ce que ces formations vont-elles apporter ?
La réponse fuse : « Ces formations sont à la base d’un éventail d’idées. À la fin de l’année 2016, le RHJS a mis sur pied un site web www.rhjs.ht dédié à l’information sur la santé et à l’environnement. Désormais, nous avons une page facebook, twitter, Instagram, plateforme youtube. Toute une panoplie de médias pour porter l’information plus loin. »
Pas de journalistes sans média
Le RHJS a le vent en poupe. Claude Bernard Sérant donne une idée des réalisations de ces journalistes de terrain : « Lors du séisme du 14 août 2021, le réseau avait mobilisé le multimédia pour faire état des besoins des médias et des journalistes du grand Sud après le tremblement de terre. On a publié un rapport, des articles et plusieurs capsules de vidéos.
Pourquoi une telle démarche de la part d’un réseau de journalistes ?
« Il n’existe pas de journaliste sans média. Le RHJS avait constaté que le flux d’informations inondait la presse traditionnelle et les médias en ligne dès les premiers moments du drame. Les nouvelles venues de tous les secteurs frappés par la catastrophe étaient récoltées et répandues à la minute. Quant aux informations relatives aux médias et aux journalistes, elles parvenaient au compte-goutte. »
Sérant a condensé une série de formation dans cette journée marathon, car beaucoup d’intervenants devaient prendre la parole. Il a parlé de Byennèt, une émission diffusée sur plusieurs fréquences à Port-au-Prince et dans de nombreuses villes de province. Il a fait état d’une série d’émissions. Par exemple « Ti koze sou kowonaviris », « Ti koze sur le choléra », « Ti koze sou zika ». Il a souligné la production des capsules vidéos du RHJS sur diverses thématiques liées à la santé ou encore des déterminants de la santé.
Il a fait savoir que le RHJS organise des concours pour inciter les journalistes à produire sur les sujets liés à la santé. Pour illustrer la 2e édition du concours national de reportages sur « l’accès des populations vulnérables aux soins de santé, à la sécurité alimentaire et nutritionnelle ». Cette initiative du RHJS était appuyée financièrement par le Fonds canadien d’initiatives locales (FCIL). Auparavant, la 2e édition du concours de vidéo amateur pour des adolescents âgés entre 12 – 18 ans autour de ce sujet : « Violences sexuelles dans le grand Sud : briser la glace ». Ce concours avait eu l’appui de la FOKAL.
Le conseiller n’a pas oublié de mentionner les « Jeudis du RHJS », une conférence de presse de l’association qui mobilise les médias sur des sujets relatifs à la santé et à l’environnement. Également les dimanches du RHJS. Chaque dernier dimanche du mois, les journalistes viennent se recréer, se fraterniser au Réseau.
Il est à noter que le comité exécutif du réseau a procédé, le dimanche 27 février, au lancement officiel de six structures de coordination. Celles-ci serviront d’antenne au réseau de journalistes à travers six départements du pays pour porter l’information sur la santé beaucoup plus loin. Ces structures sont dans l’Artibonite, le Nord, le Centre, le Sud, les Nippes et la Grand’Anse.
Pour mettre fin à sa présentation du Réseau à cette belle journée marathon de la quinzaine de la Francophonie, il a confié que l’un des rêves en grand format du RHJS est : Regard communautaire. Ce regard médiatique, selon lui, se veut un véritable outil de communication pour mobiliser beaucoup de journalistes.
Thatessiana Thomas
Thassy2010@yahoo.fr
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