Depuis l’année 1993, la date du 22 mars est consacrée à la journée mondiale de l’eau. En Haïti, comme partout ailleurs, c’est une journée de réflexion, de sensibilisation et d’action autour de la problématique de l’eau. Cette année, cette date est célébrée autour du thème : « Les eaux souterraines, rendre l’invisible visible ». Le choix de ce thème a pour principal but de montrer l’importance des eaux souterraines dans notre écosystème et par la même occasion, soutenir la réalisation de l’objectif du développement durable 6 : « Eau propre et assainissement pour tous d’ici 2030 ». Un objectif réalisable avec l’apport de tous les pays du monde.
La crise de l’eau en Haïti
En Haïti, nous sommes confrontés à un ensemble de problèmes liés au manque ou à une mauvaise utilisation de ce liquide précieux. À cette occasion, plusieurs organisations sont montées au créneau pour attirer le regard des autorités étatiques haïtiennes face à la crise de cette boisson si indispensable que connaît le pays ces derniers temps.
Dans un communiqué publié par l’Action Internationale pour les Droits Humains (AIDH), en cette date, il est rapporté que « Haïti est le pays ayant la plus faible couverture en eau potable de la Caraïbe. Seulement 54.8 % des gens vivant sur ce sol peuvent se procurer de l’eau potable ».
L’accès à l’eau est un droit que la puissance publique doit garantir, selon le Droit International de l’eau. Fort de ce constat, l’AIDH attire l’attention des autorités étatiques en vu d’agir en conséquence.
Parallèlement, Le Kolektif Jistis Min (KJM) déplore la passivité de l’État face à l’exploitation excessive des mines. Une situation qui n’est pas sans conséquence sur l’environnement.
« On doit réfléchir sur la problématique de l’eau, un produit transversal, autant qu’on réfléchit sur l’insécurité. La crise de l’eau commence à se montrer. Des menaces planent sur le pays », a déclaré le coordonnateur technique du KJM, Franndy Lespérance. Et de poursuire : « Dire que nous allons développer le secteur minier du pays, c’est dire que nous avons fait le choix de vivre dans un endroit où l’eau ne sera pas disponible, car le peu d’eau que nous avons sera contaminée ».
L’eau est un élément si indispensable. Cependant, dans plusieurs régions du pays, on enregistre des problèmes liés à la rareté de cette ressource vitale. « Des citadins perdent leur bétail et leurs récoltes à cause de la sécheresse », a informé Francia Pierrette, la responsable de communication de Konbit Ayisyen Pou lojman altènatif (KAYLA).
Encore une fois la question se pose avec acuité : que faire pour remédier au problème de la rareté de l’eau en Haïti ?
Espérancia Jean Noël