Le Forum de la Société Civile de lutte contre le VIH, la tuberculose et la malaria a organisé, le lundi 7 mars 2022, une journée de sensibilisation autour de la date du 1er mars baptisée par l’ONUsida « Journée Zéro discrimination ». Cette activité, sponsorisée par l’ONUsida, à laquelle plus d’une trentaine de journalistes et leaders communautaires membres du forum ont pris part, s’est tenu à l’Hôtel Kinam, Place Saint-Pierre, Pétion-Ville, Port-au-Prince, Haïti.
Contexte de la journée zéro discrimination
La coordonnatrice de l’Observatoire du Forum de la société civile (OCSEVIH), Sœurette Policar Montjoie, a déclaré : « Depuis 2014, l’ONUsida a décrété le 1er mars comme une journée de réflexion sur la discrimination et la stigmatisation dans le monde d’où l’appellation de la journée zéro discrimination. Les objectifs de cette journée consistent à sensibiliser l’opinion, à mobiliser les acteurs impliqués dans la lutte contre la stigmatisation et la discrimination, mettre l’accent sur les possibilités d’informer et de promouvoir la tolérance, la compassion, la paix et surtout une dynamique du changement et créer un mouvement de solidarité internationale afin de mettre fin à toutes les formes de discriminations ».
La journée zéro discrimination 2022
Cette année, lors de la huitième édition de la journée zéro discrimination, l’ONUsida a mis l’accent sur la nécessité d’agir contre les lois discriminatoires. Le thème retenu est : « Abolissons les lois discriminatoires, adoptons les lois protectrices ».
La conseillère en support communautaire de l’ONUsida, Dr Valérie Toureau, intervenant par visio-conférence, explique les raisons de ce choix : « Dans de nombreux pays, des lois ont pour effet de dévaloriser certaines personnes, de les exclure des services essentiels ou de soumettre leur mode de vie à des restrictions injustifiées, simplement en raison de qui elles sont, ce qu’elles font ou qui elles aiment. Ces lois sont discriminatoires : elles bafouent les droits humains et les libertés fondamentales. Les lois, telles que celles régissant le travail du sexe, les relations sexuelles entre personnes de même sexe, l’exposition ou la transmission du VIH pour ne citer que ceux-là, peuvent discriminer en criminalisant des comportements ou des identités. D’autres lois peuvent empêcher des personnes d’avoir accès à des avantages ou à des services. Par exemple la loi interdit parfois aux filles enceintes d’aller à l’école ou aux femmes d’accéder aux services financiers sans l’autorisation de leur mari ».
Face à ce constat, le président du Forum de la Société civile, Dr Fritz Moïse, invite les journalistes et membres de la société civile à renforcer leurs engagements dans la lutte pour l’émancipation des femmes et des filles.
Sensibilisation autour du 1er mars
Cette journée de sensibilisation autour du 1er mars s’est déroulée autour de quatre grandes présentations : celle de la Solidarité des femmes haïtiennes journalistes (SOFEHJ) sur « Comment les journalistes peuvent s’impliquer pour faire respecter les droits humains des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) et les groupes vulnérables les plus exposés au risque du VIH » avec Martine Isaac Charles, coordonnatrice de SOFEHJ ; celle de l’OCSEVIH sur « la Surveillance dirigée par la communauté » avec Gérald Marie Alfred, coordonnateur adjoint de l’OCSEVIH ; celle de la Fédération des femmes (FEDOFEDH) sur « Comment les organisations des femmes peuvent travailler à mettre fin aux inégalités » avec Novia Augustin, présidente de FEDOFEDH ; celle de la Fédération des femmes professionnels de sexe sur « Comment les organisations de femmes professionnels de sexe peuvent s’impliquer à mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination » avec Louise Augusta Moïse Millien, présidente de ladite fédération.
Des séances de travaux en atelier ont été réalisées en fin de journée dans le but de proposer des actions à entreprendre par les organisations des femmes, les journalistes, le gouvernement, les partenaires et organismes donateurs pour mieux lutter contre les inégalités, la stigmatisation et la discrimination auprès des populations vulnérables surtout les femmes et les filles ainsi que les PVVIH.
Cette activité de sensibilisation autour de la journée zéro discrimination a été réalisée en prélude à la date du 8 mars : la journée internationale des droits de la femme.
Marie Juliane David
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