Une nouvelle journée de travail sur la planification des interventions de communication relatives à l’extension de la vaccination contre la covid-19 en Haïti a eu lieu le mercredi 9 mars 2019, à l’hôtel Kiman, Pétion-Ville. Le ministère de la Santé publique et les représentants de plusieurs institutions partenaires (UNIICEF, l’Institut Panos, Family Health International (FHI), Georgetown University, Santé Transfontalière ISPD, Réseau haïtien des journalistes de la santé…) ont fait le tour de plusieurs points. À cette journée de travail très animée, la responsable de la direction de la vaccination au niveau du MSPP, le Dr Paule Andrée Byron, a donné le ton. Selon elle, il faut avancer ensemble, groupé, harmoniser les efforts pour communiquer avec efficacité, efficience pour que les messages validés par le comité aient un impact sur la population.
Il était question de mettre l’accent sur le développement des outils et les supports de communication. En Haïti, nombreux sont les membres de la population qui ne se soucient pas de l’épidémie de la covid-19. Pourtant la maladie continue de faire des victimes.
Comment amener l’opinion à prendre conscience qu’en Haïti des gens tombent malades, pendant que d’autres meurent à cause de la covid ?
Parce qu’ils ne sont pas nombreux à être pris en charge dans des centres de traitement, les membres des communautés ont tendance à se laisser aller. Aussi des représentants de Santé Transfontalière-ISPD recommandent de frapper un grand coup en publiant des vidéos sur les patients de covid-19 hospitalisées.
Le directeur adjoint de l’Unité de communication et de relations publiques du MSPP, Biguerson François, ne marche pas dans cette logique. D’après lui, ces vidéos porteraient atteintes au respect de la dignité humaine.
Sur le terrain, les agents de santé sont soumis à des interrogations. Les questions qui reviennent : pourquoi se faire vacciner? Quels types de vaccins existent-ils en Haïti ? Quels avantages tirer d’une vaccination ? Dans un contexte de méfiance et d’infox, ils se questionnent sur les effets secondaires après la vaccination.
Les réponses, a-t-on admis à cette séance, sont à la fois technique, scientifique et culturelle. Aussi le comité compte-t-il miser sur le contenu de la formation à déployer sur le territoire. Dans cette perspective, les modules de formation doivent couler dans les mêmes moules afin que les cours exposés en atelier dans les communes du département de l’Ouest soient identiques à ceux des autres départements du pays.
Même principe pour les modules destinés au personnel de santé, aux travailleurs de la presse ou encore aux étudiants.
Le directeur exécutif de Panos, Jean-Claude Louis, a souligné que l’institution qu’il dirige a mobilisé environ 109 artistes dans un concours de jingle articulé autour des messages de sensibilisation sur la vaccination liée à la covid-19. Trois artistes sont sélectionnés. Ils seront récompensés dans une cérémonie qui aura lieu le vendredi 11 mars, 10 h am. 12 h p.m à l’hôtel Ritz Kinam, Pétion-Ville.
Les motifs sonores liés à cette compétition se déclinent en RAP, rabòday et konpa, des variétés de styles de notre patrimoine musical au profit de la campagne médiatique pour encourager la population haïtienne à se faire vacciner.
Claude Bernard Sérant
serantclaudebernard@yahoo.fr