RHJS salue le départ de Paul Farmer, un grand ami d’Haïti

Dr Paul Farmer

Un grand ami d’Haïti, le Dr Paul Farmer, spécialiste des maladies infectieuses, médecin et anthropologue américain, très connu pour son institution Zanmi la Santé (Partners in Health), est mort dans son sommeil, le lundi 21 février 2022, à Kigali, la capitale du Rwanda, pays des milles collines de l’Afrique central. L’ONG humanitaire Partners in Health qu’il a cofondé avec son ami Jim Yong Kim a confirmé la nouvelle.

 

Le professeur Paul Farmer, qui enseignait l’anthropologie de la santé au département de médecine sociale à l’université Harvard, était l’homme de Cange, une communauté dans le Plateau central où il avait élevé l’institution Zanmi Lasante avec Jim Yong Kim pour apporter des soins de santé aux plus vulnérables.

Le médecin au chevet du patient

Zanmi Lasante est reconnu pour les fournitures modernes de soins apportées à la population. Une telle générosité, qui participe sur le plan réel du droit à la santé, avait attiré les patients de partout. On ne jurait que par Zanmi Lasante, institution qui a vu le jour à l’aube des années 80.

 

On se rappellera que les personnes infectées par le VIH/SIDA, les tuberculeux affluaient vers Zanmi Lasante. Le professeur américain ne s’attendait pas à une telle demande. Et les gens venaient aussi pour voir ce Blanc qui avait conçu un tel projet à un moment où les personnes infectées et affectées par le VIH/sida étaient stigmatisées.

 

Paul Farmer animait des séminaires en créole sur la question du VIH/sida et invitait les journalistes à sensibiliser la population sur l’épidémie du VIH/SIDA.

Puisque Zanmi Lasante apportait beaucoup d’avantages dans les soins de la santé, l’institution a dû revoir son objectif plus grandement. Cange s’est agrandi. Zanmi Lasante a dû étendre le projet. Tout un réseau s’est déployé: cliniques, hôpitaux offrent leurs services au niveau des départements du Centre et de l’Artibonite. De plus, dans les coins les plus reculés, les agents de santé communautaire répondent présents. Actuellement, ils sont environ 2 500 agents dédiés à fournir leurs services dans les communautés. Les plus vulnérables ont l’adresse des cliniques et hôpitaux de Zanmi Lasante.

Pour le secrétaire général du Réseau Haïtien des journalistes de la santé (RHJS), Gladimy Ibraïme, « Paul Farmer est un géant mapou de la lutte contre le VIH et la tuberculose en Haïti qui vient de tomber. Outre cet aspect, Zanmi Lasante, l’institution qu’il a mise au service d’Haïti offre toute une gamme de soins apportés par une science médicale moderne. L’œuvre de ce médecin anthropologue qui portait Haïti dans son cœur continuera à le rendre vivant dans notre mémoire et dans nos cœurs.»

Pour Louiny Fontal, ancien secrétaire administratif du RHJS, « Paul Farmer est un géant. Il voyait les choses en grand. Le colossal hôpital de Mirebalais dans le Plateau central, dont il a doté cette ville, continuera à asseoir la dimension philanthropique de ce médecin américain dans l’imaginaire des Haïtiens. Si j’étais écrivain, j’écrirais un livre sur ce bienfaiteur de l’humanité, si j’étais cinéaste, je l’immortaliserais dans un film. Paul Farmer est mort trop jeune, il est mort à soixante-deux ans. Et il a réalisé des choses grandioses chez nous et ailleurs comme le Rwanda, pays où il a rendu son dernier soupir dans un sommeil de juste. Bon pa dire. »

Paul Farmer, ce grand humaniste qui a été nommé, en 2012, conseiller spécial en médecine communautaire en Haïti par le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a fait la grande traversée, à l’âge de 62 ans. Il a vu le jour le 26 octobre 1959.

Bon pa dire. Les grands esprits ne musent pas en chemin. Ils ne font que passer, pour nous montrer la voie à suivre dans ce monde. Adieu Paul Farmer.

La rédaction du RHJS

 

 

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