Difficile accès des femmes enceintes de Casale aux soins de santé

 

Josanie, 45 ans, vit à Koutanso, une des quartiers de Casale, section communale de Cabaret. Elle porte son 7ème enfant. A son huitième mois de grossesse, elle n’a fait aucune des trois consultations prénatales recommandées par le ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP). « Aller à l’hôpital est un peu difficile et ça coûte beaucoup trop d’argent », se plaint la quadragénaire.

Comme pour ses autres enfants, Josanie compte accoucher à la maison. « J’ai eu tous mes six enfants à la maison. Nous avons seulement l’hôpital Zacque. Malheureusement, elle n’a pas suffisamment d’équipement ni de personnel pouvant nous aider », regrette la dame accueillera son nouveau-né en mars prochain.

Samfèyo, une autre femme en pleine ceinture, vit à seulement quelques kilomètres de Josanie, dans un petit village appelé  Fonblan. Sans langue de bois, elle confie tout le calvaire qu’elle endure au cours de sa grossesse. « J’attends mon 10e enfant, raconte-t-elle. D’habitude, je ne vais pas à l’hôpital, j’accouche à la maison. Cela se fait parfois sans l’assistance de sage-femme », avoue Samefèyo qui a déjà perdu deux de ses enfants.

Casale, cette section communale montagneuse, à seulement deux heures de Port-au-Prince, dispose d’un seul hôpital de moins de dix (10) lits. Avec un seul et unique médecin, elle dessert une communauté de plus  de 10 000 âmes .  « Le seul centre hospitalier de la zone est un véritable enfer, regrette Samefèyo. Il y a toujours beaucoup de personnes ici. On peut y passer toute une journée sans même voir le médecin ».

Face à cette situation, Josanie et Samefèyo, comme la majorité des femmes enceintes de cette section communale, préfèrent rester à la maison et se contenter des infusions de plantes locales. « Rester à la maison, préparer du thé avec des plantes de mon jardin me va bien, estime Samefèyo. Je mange presque tout. Et le bébé que je porte, aussi bien que les neuf autres, ne me complique pas la vie ».

L’eau potable, un autre calvaire…

Outre l’indisponibilité des soins de santé, l’eau potable est de plus en plus rare à Casale. « Pour trouver de l’eau potable, il faut parcourir de longs kilomètres à moto, explique Samfèyo ». A en croire, cette mère de famille, il n’est pas toujours évident de trouver de quoi payer l’eau ni le transport. « Fort souvent, on est contraint d’utiliser l’eau de la rivière et de la source pour la consommation. Cette eau n’est pas toujours propre, surtout en période pluvieuse », explique-t-elle d’un air triste. « C’est agréable de vivre à la campagne. On est épargné des vieux démons de Port-au-Prince. Mais il y a beaucoup d’inconvénients aussi malheureusement », regrette-t-elle.

Wooselande Isnardin

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