Dépistage du diabète et de l’hypertension artérielle à la Faculté de Médecine et de Pharmacie de l’Université d’État d’Haïti

Les étudiantes et les étudiants en médecine de l’UEH

À l’occasion de la journée mondiale du diabète, le 14 novembre, 260 personnes ont été dépistées durant deux journées consécutives à la Faculté de Médecine et de Pharmacie (FMP) de l’Université d’État d’Haïti (UEH) et à la Paroisse universitaire Notre Dame de l’Immaculée Conception. 142 femmes et 110 hommes âgés de 19 à 73 ans et 8 adolescents âgés de 11 à 17 ans, se sont faits dépistés.

Les étudiants ont vécu ces deux journées comme un succès. Syndie Lafleur, une étudiante en deuxième année de médecine, a déclaré, sur un ton satisfait: « Malgré l’insécurité et la rareté de carburant, ces gens ont pris le risque de se déplacer pour venir se faire dépister du diabète et de l’hypertension artérielle. C’est pour nous  une belle réussite. »

En pleine séance de dépistage

Un public désireux de se faire tester

Sous le patronage de la Fondation Haïtienne de Diabète et de Maladies Cardio-Vasculaires (FHADIMAC) et les laboratoires FARMATRIX, la Vie estudiantine, une structure composée d’étudiants de la Faculté de Médecine et de Pharmacie (FMP) de l’Université d’État d’Haïti (UEH), a emboîté le pas à l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Les samedi 13 et dimanche 14 novembre, des étudiants et étudiantes en médecine, biologie médicale et optométrie, assistés d’un résidant de l’Hôpital Général, ont accueilli,  à la cafétéria du local de l’UEH et à la Paroisse universitaire Notre dame de l’Immaculée Conception, un public désireux de se faire tester.

Vêtus de leur blouse blanche, munis de tensiomètres, stéthoscopes, glucomètres, bandelettes, lancettes, cotons alcoolisés et gants propres, ils ont encadré ces personnes venues de plusieurs quartiers de Port-au-Prince et de la zone métropolitaine.

Les séances de dépistage se sont déroulés dans un atmosphère détendu. L’un après l’autre, jeunes et personnes âgées ont attendu leur tour avec patience: d’abord prise de tension artérielle, puis test de glycémie. Trois étudiants, dépendemment des résultats, étaient chargés de conseiller la personne venant de se faire dépister sur son hygiène de vie, son alimentation etc.

Sensibilisation sur deux pathologies chroniques

Le diabète et l’hypertension artérielle demeurent, à date, en Haïti, deux problématiques majeurs en santé publique. Selon les derniers rapports de l’Enquête Mortalité Morbidité et Utilisation des Services (EMMUS VI) datant de 2018, leur taux de prévalence, au sein de la population haïtienne, est respectivement de 49 % chez la femme contre 38 % chez l’homme et 14 % chez la femme contre 8% chez l’homme.

Pourquoi se faire dépister ? Syndie Lafleur a fourni cette explication à quelqu’un venant de se faire dépister : « Le dépistage permet de rechercher, chez une personne en bonne santé apparente, les signes d’une maladie avant qu’elle ne se déclare. En ce qui concerne le diabète et l’hypertension artérielle, deux maladies chroniques qui se développent au fur et à mesure, ce procédé permet d’éviter les complications majeures pouvant même conduire à la mort subite de la personne concernée. »   Par ailleurs, l’étudiante a fait savoir que très souvent en Haïti, les gens viennent à l’hôpital quand ils se sentent très malades ou voient venir la mort. « Se faire dépister est un bon moyen pour stopper l’apparition d’une maladie ou empêcher son évolution dans son organisme  », a-t-elle rappelé. Comme le dit ce proverbe créole :« Evite miyò pase mande padon ». (Mieux vaut prévenir que guérir.)

Quels sont le signes du diabète et de l’hypertension artérielle? Médé Davidson, un étudiant en deuxième année de médecine,  pour sa part, a indiqué que « le diabète de type 2, communément appelé diabète sucré est une maladie liée à une production insuffisante ou absence d’insuline, une hormone sécrétée par le pancréas, causant une élévation anormale du taux de glucose sanguin. Dans certains cas, l’insuline est produit, mais incapable de répondre à ses fonctions. »

Soucieux de faire comprendre à l’un des dépisté ce qu’est le diabète, il a donné une idée de cette pathologie chronique : « Cette maladie, se manifeste par des signes : fatigue, somnolence, augmentation du volume et de la fréquence des urines, soif intense, bouche sèche, vision embrouillée, faim exagérée et irritabilité (excès de colère). »

Il a mis l’accent sur un autre facteur de risque qui peut causer des complications, s’il n’est pas prévenu à temps. « L’hypertension artérielle, qui se définit comme l’augmentation de la pression du sang dans les artères (pression/ tension artérielle), peut se manifester par des maux de tête, des vertiges, des bourdonnements d’oreille, des troubles de la vision ou des saignements de nez. Dans la plupart des cas, cette maladie passe inaperçue et on la découvre lors d’une consultation pour un autre motif », a fait savoir le médecin en formation.

Selon les diabétologues, le taux normal de glucose sanguin (glycémie) à jeun varie entre 0.70g/l et 1.10g/l. Au delà de 1.10 g/l à jeun, on parle d’hyperglycémie (élévation anormale de la glycémie).

Ces deux journées de dépistage du diabète et de l’hypertension artérielle ont permis à plusieurs personnes de connaitre leur état de santé.

Marie Juliane DAVID

julianedave@icloud.com

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