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Valoriser les déchets. C’est la réponse que le Collectif haïtien d’aide et d’appui à l’émancipation social (CHAAPES) veut apporter à Haïti. CHAAPES, cette association localisée aux Gonaïves, lutte contre la discrimination et la stigmatisation pouvant toucher les populations clés, LGBT+ et PVVIH.
Au local d’ODELPA, l’organisation de développement et de lutte contre la pauvreté, le samedi 11 septembre, CHAAPES a présenté le projet « Belayiti » devant un parterre de membres d’association luttant contre la stigmatisation et la discrimination de ces communautés vulnérables. Une telle initiative visant à renforcer les LGBT+ et PVVIH d’Haïti s’inscrit dans le cadre d’une série de formations sur l’entrepreneuriat social et la gestion de projets sous la houlette de l’Institut Panos. Aussi défend-elle la diversité en créant de l‘équité et de la richesse au profit des jeunes entrepreneurs.
Marc Eddy Dort et Steven Jean Gilles, respectivement comptable et coordonateur de CHAAPES ont présenté leur projet comme une idée de grande envergure. En clair, il s’agit d’«assainir, recycler, transformer, générer des revenues et de la richesse ». A en croire M. Dort, Belayiti envisage de générer des profits qui seront reversés à la communauté LGBT+ et PVVIH. En d’autres termes, assurer, entre autres, la promotion de formation professionnelle des jeunes et encadrer toute sorte d’activités les éloignant de l’oisiveté.
Les services de cette entreprise sociale s’adressent aux institutions, particuliers, ménages ou autres produisant des déchets. Les abonnés reçoivent trois poubelles de couleurs différentes, chacune destinée à une catégorie spécifique de déchets, explique Marc Eddy Dort. Les déchets collectés sont transformés (compost, produits artisanaux, objets utilitaires…) ou recyclés à des fins de commercialisation, poursuit-il.
Par cette démarche, les responsables de CHAAPES entendent responsabiliser les principales sources de production de déchets – restaurants, écoles, bureaux privés et publiques, ménages entre autres – dans une dynamique de rationalisation de la gestion des ordures. Un moyen de les impliquer directement dans cette lutte contre la pollution due à la mauvaise gestion de celles-ci.
Ces activités génératrices de richesses et pourvoyeurs d’emplois sont des moyens sûrs d’améliorer les conditions de vie des membres de la communauté LGBT+ et des PVVIH, estiment les promotteurs du projet Belayiti.
L’exposition magistrale du projet Belayi au local d’ODELPA interpelle la conscience collective autour de la responsabilité de chacun dans la lutte contre la pollution et pour la protection de l’environnement. À travers des gestes simples, pourtant fondamentaux, comme le tri des détritus, Haïti pourrait devenir un pays où il fait bon vivre et attirer des touristes comme au bon vieux temps où il était auréolé de l’appellation « La perle des Antilles ».
Roseline Daphné Décéjour
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