Des helminthiases intestinales chez les enfants scolarisés en Haïti

Helminthiases intestinales

Une population a été mise à l’étude par les ministères de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) et de la Santé publique et de la Population (MSPP) pour détecter la prévalence des helminthiases intestinales chez les enfants scolarisés en Haïti. Les élèves de la première à la 9e année fondamentale (âgés en moyenne de 6 à 15 ans) constituaient la population de cette étude.

Dans une cérémonie officielle, les résultats de l’enquête ont été révélés par le MSPP et le MENFP, le vendredi 21 mai, à l’hôtel Montana. Le document publié révèle : « 4 263 écoliers ont été enquêtés dans 164 écoles réparties dans 72 communes des dix départements du pays. Les selles de 4 117 écoliers examinées, celles de 555 étaient positives et contenaient des œufs ou des larves d’helminthiases transmises par le sol. »

L’assistance au Montana

En tête de liste sur le territoire, les départements les plus affectés sont : « La Grand’Anse (44,6%), le Nord’Ouest (35,3%) et le Sud’Est (25,6%) qui présentaient les plus fortes prévalences du pays pour les vers intestinaux, soit des prévalences supérieures au seuil de prévalence fixé par l’Organisation mondiale de la santé pour le traitement de masse annuel des communautés endémiques. »

Que sont les helminthiases ?

Les spécialistes du ministère de la Santé ont répondu à cette question. « Les helminthiases constituent un ensemble de pathologies causées par des parasites intestinaux appelés helminthes. Il existe plusieurs types selon le parasite responsable de l’infection : l’oxyurose, l’ascaridiose, la trichocéphalose, l’ankylostomiase, l’anguillulose… La transmission se fait par l’ingestion d’eau ou d’aliment contaminés et par la pénétration, à travers la peau, de larves infectantes contaminant le sol (en cas d’ankylostome). »

Et pourquoi le petit écolier haïtien est-il affecté par ces parasitoses intestinales qui pourraient affecter son rendement scolaire, voire causer la diminution de ses facultés intellectuelles?

Ces pathologies affectent généralement des pays en développement car elles sont associées à un manque d’hygiène. Ce n’est jamais une garantie, la présence des installations sanitaires dans toutes les écoles et dans les ménages dans certains endroits de chez nous.

La question qui revient : à quand l’amélioration des conditions environnementales et l’évolution positive des comportements à risque ?

L’approvisionnement en eau sûre et d’installations sanitaires dans toutes les écoles et dans les ménages sont un luxe dans certaines zones vulnérables d’Haïti. De plus, il ne se fait pas une promotion continuelle à l’école, dans les médias sur les bonnes pratiques en matière d’hygiène et de salubrité comme le lavage des mains, l’usage des latrines, le port de chaussure, etc. Selon les résultats, les géohelminthiases sont un problème de santé publique, surtout chez les enfants.

Il existe pourtant un moyen pour lutter contre cette pathologie. Les moyens de lutte comprennent la disponibilité des antihelminthiques dans les zones endémiques pour la dispensation d’un traitement régulier à toutes les personnes à risque (jeunes enfants, enfants d’âge préscolaire et scolaire, femmes en âge de procréer et femmes enceintes).

On lutte contre les helminthiases par le déparasitage, l’hygiène, la gestion des déchets fécaux, l’approvisionnement en eau propre.

« Les résultats de cette nouvelle enquête montrent une baisse de la prévalence globale des helminthiases intestinales chez les enfants scolarisés en Haïti à 14,5%, soit une diminution de 34% de la précédente enquête de 2013 (la prévalence nationale était alors de 22%) ».

Rappelons que ce projet de lutte contre les helminthiases intestinales a été élaboré et soumis à la Banque interaméricaine de développement (BID) pour financement à travers le projet Améliorer l’accès à une éducation de qualité en Haïti. Ce projet a été exécuté pendant quatre ans par le MSPP avec un support en médicaments (Albendazole) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Unicef, l’OPS/OMS et l’appui du FAES qui jouait le rôle d’agent fiduciaire.

Claude Bernard Sérant

Source de publication : lenouvelliste.com

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