Avoir un cœur altruiste et généreux peut être salvateur et l’objet d’une grande fierté. C’est, en tout cas, l’une des conclusions que l’on pourrait tirer de « Rendez-vous avec l’avenir ». Un récit signé Dr Guillaume Sévère.
Imprimé en Pologne et publié en 2014, ce livre présente une autobiographie partielle du Dr Sévère et raconte l’histoire vraie d’un adolescent de 10 ans, Kervens, atteint d’une maladie chronique du cœur. Pour survivre, le petit garçon doit subir une opération chirurgicale à cœur ouvert. Alors qu’il est impossible qu’une telle intervention se tienne dans l’un des hôpitaux du pays, Dr Sévère met tout en œuvre pour que Kervens puisse effectuer un voyage en Allemagne et bénéficier des soins dont son cas nécessitait.
L’auteur est tombé sur le SOS sur Facebook, un matin de mai, peu avant l’aube. Son cœur généreux n’a pas résisté. Le médecin qu’il est veut voler au secours du jeune homme qui croyait compter ses derniers jours. Ce qu’il fait sans attendre. Résultat : Kervens échappe de justesse à la faucheuse, il est sauvé !
Qui est le Dr Sévère ?
Né en 1945, le Dr Sévère est l’un de ces fiers fils de la province, l’arrière-pays, dit-on. Il vient des Verrettes, au cœur de la « vallée de l’Artibonite rizicole ». D’ailleurs il le dit tout haut : « Je n’ai jamais su comprendre les préjugés ridicules de mes compatriotes haïtiens concernant la province. J’ai toujours été fier d’être originaire de la province, d’être un moun andeyò. »
S’il est vrai que Dr Sévère vit à l’étranger depuis environ une soixantaine d’années, l’intensité de son amour pour sa ville natale n’a guère faibli. « Aucun endroit au monde, si attrayant soit-il, n’est aussi cher à mon cœur que Verrettes. À défaut d’y habiter, mon patelin natal m’habite », revendique-t-il. De fait, il réside, depuis 1999 à Wesseling, une petite ville allemande où règne une ambiance semblable à celle de Verrettes, raconte cet Artibonitenne.
Détenteur d’un doctorat sur la tuberculose et d’une double spécialisation en médecine interne et en cardiologie, l’auteur fait défiler une bonne partie de son enfance, de son adolescence et sa jeunesse. Il remémore le calme et la tranquillité des années 50-60 à Verrettes. Et surtout, il laisse entrevoir une pointe de nostalgie envers les coutumes, mythes et traditions qui ont marqué son enfance. « C’étaient de très paisibles soirées, illuminées parfois par un tapis stellaire, unique dans son extravagance. Et que dire de nos soirées de pleine lune où se mêlaient aux mélodies crépusculaires des rossignols de nos amourettes les chants stridents des grillons, le chuintement des chouettes et le ronronnement des marengwens… D’après la rumeur publique, à partir de minuit, les loups-garous et autres mauvais airs particulièrement les chanpwèls profitent en général de la tombée de la nuit pour accomplir les œuvres maléfiques à l‘instar du vampire roumain Dracula », se souvient-il.
Le médecin retraité partage avec ses lecteurs ses bonheurs, ses expériences, ses peurs, ses mésaventures et ses premières amours. « Je me souviens encore d’une grimèl ravissante et de grande taille, Mireille, que je surnommais la fille aux yeux d’or tant j’étais épris du charme et de la splendeur de son doux regard. L’oiseau du paradis était sa fleur préférée et je le savais, je ne manquais jamais d’aller en cueillir pour les lui offrir. Nous avions, à cette époque, quatorze ans. L’âge de la découverte de l’amour », se rappelle l’auteur.
Gladimy Ibraïme
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