À quoi cela rime-t-il de se faire des souhaits quand on sait d’expérience, que chaque nouvelle année sera pire que la précédente? S’agit-il d’un simple rituel, d’une vieille coutume, d’une prière, d’un acte de foi, de désespoir ou pire, d’un refus d’engagement, d’une déresponsabilisation ?
Une année peut-elle être bonne ou mauvaise en soi ? C’est un espace de temps, une page vierge sur laquelle se dessinent les événements et donc, une partie de notre histoire et de notre condition en tant que peuple. Ce dessin est réalisé à la fois par les circonstances extérieures mais aussi par nous, en tant qu’acteurs à la fois individuels et collectifs. Ensuite, il y a notre interprétation mentale de ce tableau que nous considérerons comme bon ou mauvais.
Que l’on croie ou non à une entité ou divinité supérieure interventionniste, il apparait clair que nos relations humaines, nos comportements, notre mode de fonctionnement en général, passés et présents ont un impact considérable sur l’évolution de notre société. Notre relation maladive au pouvoir, aux biens matériels, notre tribalisme, notre refus du dialogue et du compromis, notre égocentrisme, notre fascination pour la violence et la politique de la terre brûlée expliquent, pour une bonne part, que 2020 ait été pire que 2019 qui l’a été plus que 2018 et ainsi de suite, inexorablement, si l’on remonte la chaîne du temps. Une jeunesse livrée à elle-même sans repère, sans option d’avenir, livrée au banditisme, à la prostitution et à la débauche. Et des factions rivales s’entredéchirant pour le pouvoir de régner les ruines.
Il n’y a donc aucune raison pour que cela change en 2021. A moins que chacun d’entre nous, notamment les hommes et femmes politiques, prennent la décision du dialogue, de la concertation, du compromis historique.
Tous ensemble contre la violence, la corruption, le kidnapping, le kraze brize, le coronavirus. Parallèlement, diminuons l’impact des événements sur notre esprit. Évitons la panique et les émotions négatives comme la colère, la haine, la jalousie distillées à satiété par certains médias en ligne ou non, par des politiciens de droite, de gauche ou de « droite et gauche ».
C’est à nous, Haïtiens, d’écrire cette nouvelle page vierge de 2021…
Fraternellement,
Dr Erold Joseph
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