Le S.G du RHJS, Dr Odilet Lespérance
Le Réseau haïtien de journalistes en santé (RHJS) s’engage depuis sept ans aux côtés de la population. Pour diffuser une information équitable et efficace, le RHJS s’allie, dans une approche stratégique, aux secteurs public, privé et ONG pour amener tous les acteurs vers cet idéal inscrit dans la constitution de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) : « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité » et représente « l’un des droits fondamentaux de tout être humain, quelles que soit sa race, sa religion, ses opinions politiques, sa condition économique ou sociale ».
Dans l’état actuel auquel notre pays se débat, le RHJS peut-il parler de santé sans faire référence à l’insécurité qui menace la vie de la population ? Tout journaliste, – qui prendrait le temps de traiter des sujets relatifs à la santé sans tenir compte du climat de violence qui arrache des vies au rythme des armes qui crachent la mort – deviendrait un spectateur passif de l’actualité.
C’est important de dire au gens de suivre les conseils prescrits par les autorités sanitaires pour se protéger contre le coronavirus ; il est tout aussi important de demander aux parents d’aller dans les centres de santé pour vacciner leurs enfants ; et aux personnes vivant avec le vih/sida d’aller dans les centres pour réclamer leurs médicaments. Au-delà de ces exhortations, qu’en est-il de l’engagement citoyen pour rappeler à ceux qui nous dirigent que Haïti n’est pas un état sauvage? Nos ancêtres ont consenti des sacrifices pour nous sortir de l’enfer de l’esclavage. Nous ne pouvons pas accepter que les institutions placées pour nous protéger et nous servir se retournent contre la société.
Le RHJS est une association de journalistes qui milite pour la santé au sein de la société civile dans un État libre et indépendant depuis 1804, un État souverain qui se veut démocratique. Ces concepts ne doivent pas être de vains mots. S’ils restent des concepts couchés sur du papier pour les délices d’une masturbation intellectuelle, les gens prendront de plus en plus de propension à se faire justice.
Pour la santé et le bien-être de la population haïtienne et aussi pour les étrangers qui séjournent dans notre chère patrie, soyons loyaux avec ce peuple qui veut vivre sa vie et s’épanouir sous ce beau ciel bleu d’Haïti.
Cette loyauté que requiert le RHJS participe de l’ordre politique à instaurer dans notre République. Ce n’est ni l’Organisation des Nations unies, ni l’Organisation des États américains qui viendront rétablir la paix en Haïti. Cette paix, si on la veut durable, vraie, véritable, elle sera l’œuvre d’un consensus national.
Où est l’État d’Haïti ? Le peuple a chargé ses dirigeants de diriger et d’administrer le pays. Dirigeants de notre pays, élevons-nous au-dessus de la mêlée, ayons le souci du bien commun pour faciliter l’épanouissement de la paix sur tout le territoire de la République. Cette paix que nous voulons est un bien publique. Engageons-nous en acteur actif pour faire taire les armes. Engageons-nous pour que l’État mène réellement sa politique pour le bien-être de la population d’Haïti. En ce sens, la paix devient une création, une œuvre de l’esprit qui tient compte des paramètres de notre réalité. Cette œuvre volontaire, assumée, cette œuvre d’espérance pour les générations d’aujourd’hui et à venir, comment l’intelligence haïtienne arrivera-t-elle à la créer ? La paix est une denrée rare en ce temps de violence qui fait trembler l’État sur ses bases ?
Dr Odilet Lespérance
Lesperanceody7@gmail.com