Le Réseau haïtien de journalistes en santé (RHJS) a six ans. C’est du chemin. Le 2 septembre 2013, sous les feux des projecteurs de la presse, le ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP) et ses partenaires ont présenté le réseau sur les fonts baptismaux. On se souviendra qu’ils étaient nombreux, les représentants des institutions œuvrant dans le domaine de la santé qui ont payé de leur présence à la cérémonie inaugurale qui a consacré cette institution pleine de promesses.
Dans les discours de circonstance, le maître-mot était : « Nous allons aider ce réseau de journalistes à promouvoir l’information sur la santé. » Bien des années plus tard, l’élan qui vise à encadrer les journalistes est toujours là.
En 2015 et 2016, le projet Leadership, Management and Governance (LMG) soutenu financièrement par l’Agence Américaine pour le Développement International (USAID) a permis au Réseau de former des journalistes sur place et d’effectuer une visite exploratoire à Washington D.C. du 8 au 13 août 2016.
L’UNICEF, l’un des partenaires privilégiés du RHJS, a soutenu à bout de bras notre jeune institution. À un moment où le réseau avançait avec beaucoup de difficultés, l’institution onusienne l’a aidé à sortir sa tête hors de l’eau. Par la suite, d’autres institutions ont rejoint notre Réseau en marche. Parmi elles figurent SHOPS Plus et VDH.
Dans la panoplie de nos partenaires, le ministère de la Santé publique. Cette entité régulatrice du système de la santé en Haïti a toujours encouragé le RHJS à développer une expertise dans le journalisme de la santé. Aussi, chaque année, le MSPP invite-t-il les journalistes du RHJS à prendre part à l’université de santé publique de Port-au-Prince. Pendant toute une semaine, le Réseau francophone international pour la promotion de la santé (RÉFIPS), dans les locaux de la Faculté d’odontologie de l’Université d’État d’Haïti, s’est penché sur les déterminants de la santé. Quels sont ces déterminants ? Un ensemble de facteurs qui interagissent entre eux et engendrent des conditions de vie qui influent sur la santé. Dès lors, mu par cet élan, notre réseau, mûri par le nombre des années, s’inscrit au quotidien dans un plaidoyer qui vise l’ensemble des déterminants de la santé.
C’est Michaëlle Lemaine, membre du RHJS, on se rappelle, qui avait déclaré, à une séance du REFIPS : « Le journaliste doit avoir du flair pour identifier les problèmes dans leurs contextes tout en soulignant les déterminants sociaux. Si on ne le fait pas, on ne produit pas une information capable d’influencer les décideurs. »
Le propos du président du REFIPS, le Dr béninois David Houéto, a fait des émules. Depuis, au RHJS, dans nos interventions on aime convoquer, dans nos débats ou nos reportages, la notion des déterminants de la santé. Au passage, on doit avouer que le RHJS, par le biais de ses membres, formule le vœu de prendre part dans les universités d’été francophone en santé publique en Europe, en Afrique et en Amérique.
Pour les six ans du RHJS nous formulons d’autres vœux chers : que davantage de journalistes s’intéressent aux sujets liés à la santé, souvent noyés par l’actualité politique. Nous espérons que les studios du RHJS deviendront enfin une réalité pour que le multimédia développe nos potentialités et que les séminaires de formation en Haïti et à l’étranger se multiplieront pour raffermir notre volonté de savoir, de savoir vraiment pour mieux donner consistance et forme aux informations destinées à la population. Les sujets sur la santé sont d’intérêt général et méritent les projecteurs de l’actualité, n’est-ce pas ?
Claude Bernard Sérant