Dans le cadre de la lutte contre le Vih/Sida, le ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP) a encouragé les personnes vivant avec le virus du sida à suivre leur traitement régulier afin de réduire le virus à sa plus simple expression. Le mardi 13 août 2019, dans un point de presse, en son local, à Maïs Gâté, le directeur général du MSPP, le Dr Lauré Adrien a déclaré : « Le ministère et ses partenaires ont consenti beaucoup de sacrifices dans la lutte contre le vih/sida depuis les trente dernières années. Les médicaments sont disponibles, gratuits et partout sur le territoire national dans toutes les structures où le programme de lutte contre le Vih/sida est mis en œuvre ». Toutefois, a constaté le MSPP, une certaine négligence est enregistrée auprès des personnes vivant avec le vih/sida (PVVIH). « Dès qu’elles se sentent en pleine forme elles ne vont plus dans les centres de santé, elles abandonnent tout bonnement le traitement », a déploré le médecin.
Ce comportement a un effet dévastateur dans la lutte. Les objectifs du développement en lien avec le vih/sida (les 3 – 90) ont pris un rude coup. Rappelons qu’à l’horizon 2020, 90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique. 90% de toutes les personnes infectées par le VIH dépistées reçoivent un traitement anti rétroviral durable. 90% des personnes recevant un traitement antirétroviral ont une charge virale durablement supprimée.
C’est vrai que les médicaments dont disposent les structures de santé inscrites dans le programme de lutte contre le vih/sida sont plus performants, un seul comprimé suffit aujourd’hui au lieu d’un cocktail de pilules. Les PVVIH ont conscience que leur santé s’améliore. Elles vont bien, leurs jours ne sont plus comptés comme autrefois. Le hic, c’est qu’elles ont l’impression que le virus n’est plus tapi dans leur corps. Erreur fatale. « Ce virus est rusé, il revient en force lorsqu’on lui donne le champs libre », a reconnu Dr Lauré Adrien tout en soulignant que cette attitude participe de la logique de « lave men siye atè », autrement dit, faire des coups d’épée dans l’eau.
Dr Adrien, accompagné des partenaires du MSPP (GHESKIO, FOSREF, CMBB) a préconisé la poursuite du traitement : la seule méthode pour casser la chaîne de transmission du virus. Il a pris l’exemple de la Prévention de la Transmission de la Mère à l’Enfant (PTME). Ce programme appliqué en Haïti a empêché la contamination du fœtus ou de l’enfant par une mère infectée par le VIH dans des milliers de cas.
Au cours de ce point de presse, le Dr Adrien a demandé aux médias de porter le message de sensibilisation à la population. Le pouvoir des médias dans tout son déploiement en ligne et sur les ondes peut faire la différence dans la lutte contre le vih/sida. En effet, cette lutte ne relève pas seulement d’une question de médicaments, elle doit être abordée sur tous les terrains.
Thatessiana Thomas
Thassy2010@yahoo.fr