Une vingtaine d’acteurs issus de différents secteurs de la société civile, dont un représentant du Réseau haïtien de journalistes en santé (RHJS), ont participé, du 22 au 26 juillet 2019, à une formation sur la théorie du changement. Cette séance organisée à Montrouis par le Comité de Coordination Multisectoriel (CCM), structure du Fonds Mondial, vise à mieux outiller les acteurs impliqués dans la riposte nationale au VIH, à la Tuberculose et la malaria en Haïti.
Médias, ONG locales, associations de LGBT, travailleurs du sexe, femmes et jeunes ont pris part à cette formation. Il s’agit en fait de six secteurs de la société civile présents aux côtés des représentants de l’État haïtien et des partenaires techniques représentés par l’Onusida dans le cadre de cette formation.
Selon le secrétaire exécutif du CCM, Dr Kens St Louis, qui a coordonné l’activité « Cette formation va mieux équiper les différents membres du CCM pour une contribution plus substantielle au niveau de leurs secteurs respectifs dans la riposte contre les trois maladies prises en charge par le Fonds Mondial en Haïti ».
Les participants à cette séance de travail de 6 jours ont reçu amplement tout un paquet d’informations. Elles concernent le Fonds Mondial, le CCM. De plus, des présentations sur le diagnostic situationnel, les techniques de cueillette d’information, l’élaboration de plan de travail, la théorie du changement ont fait partie du plat de résistance à cet atelier.
Selon l’une des définitions retenues par la formatrice, le Dr Fleurimonde Charles Joseph : « Une théorie du changement est une méthodologie de planification stratégique utilisée par des organisations à but non lucratif, des mouvements sociaux et des agences gouvernementales».
Propos des participants
En marge de la formation les bénéficiaires ont chacun exprimé leurs satisfactions pour les nouvelles informations reçues par rapport à la notion « Théorie du changement ».
Sœurette Policar Montjoie, une activiste du secteur de la société civile, nous dit: « C’est une mise à jour de ce que je fais d’habitude et une incitation à mieux faire en préparant mes interventions, et dans le cadre du suivi-évaluation».
Pour sa part, Novia Augustin, représentante du secteur femme et vice-présidente du CCM confie qu’elle avait une notion quelque peu vague de la théorie du changement. Grâce à cette formation, Novia avoue qu’elle commence à mieux cerner l’importance d’un tel outil. «Tout le monde devrait avoir une notion de cette approche», a-t-elle déclaré.
John Joseph qui a représenté le secteur jeune à la formation, a abondé dans le même sens que sa collègue du secteur femme. Il pense que la formation a été très instructive. « Nous nous sommes déjà concertés, Novia et Moi, en vue de mettre en application au niveau de nos secteurs respectifs par rapport à notre siège Femmes-Jeunes au CCM », a-t-il soutenu.
Quant à Louise Augusta Moïse Milien, qui a suivi la formation au nom des travailleurs du sexe, elle projette de la répliquer au niveau des organisations du secteur dont elle fait partie.
Johny Clergé, lui, représentant des LGBT (Lesbiennes, gays, bisexuels, trans) pense que la séance lui sera d’une grande utilité. « La formation est très bénéfique pour moi qui fais partie de la commission de suivi stratégique et le serait pour quiconque fait partie d’une organisation ou tout autre membre de la société civile qui veut contribuer à quelque chose au niveau de la société », a-t-il fièrement fait savoir.
Le secteur des PVVIH (Personnes vivant avec le VIH) a aussi exprimé sa satisfaction. Malia Jean Fleuricharles a déclaré : « Au tout début de la formation j’avais eu des difficultés à comprendre cette nouvelle méthode liée au changement comportemental». A la fin, confie celle qui vit depuis plus d’une vingtaine d’années avec le vih/sida, j’ai bien cerné cette approche qui va me permettre désormais d’être plus efficace dans mes actions.
Durant tout le déroulement de cet atelier, le Dr Fleurimonde Charles Joseph qui faisait office de monitrice à la formation a pu découvrir l’intérêt accordé par chacun des participants à ce nouveau concept qu’est la théorie du changement. « J’ai été très satisfaite, les participants étaient très motivés. J’ai pu enfin ressentir à travers les travaux réalisés leur engagement envers le CCM et leur désir de répondre au mieux à leur fonction de représentants de la société civile et des populations clés », a conclu la spécialiste en santé publique.
A l’issu de la formation, chaque participant est sorti avec une ébauche de « Théorie du changement » qu’il a pris le temps d’élaborer et qu’il est chargé de partager au niveau de son secteur pour validation et application.
Sabry ICCENAT
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