Les médecins résidents ont levé, le mercredi 17 avril, la grève qu’ils observaient depuis environ deux semaines à l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH. Un accord latent a été trouvé entre les résidents et la ministre de la Santé publique et de la Population, le Dr Marie Gréta Roy Clément, en vertu duquel il a été décidé de mettre fin à ce mouvement de grève.
À l’issue de deux rencontres avec la ministre de la Santé, les protestataires, qui conditionnaient la levée de la grève à la satisfaction de leurs revendications, dont le paiement de sept mois d’arriérés de salaire, ont décidé de mettre fin à la grève, mais n’abandonnent pas la lutte. « Une promesse de paiement a été faite sur un délai de six semaines par la ministre, ce qui a donc abouti à la reprise des activités », a confié le Dr Beethoven Romulus, résident en chirurgie.
Si certains résidents sont emballés par les promesses de la ministre, d’autres ne le sont pas. « On prend au mot la ministre. On lui accorde les six semaines », a indiqué un autre résident, expliquant que la reprise de travail est plutôt temporaire et non définitive.
À l’HUEH, on peut se mettre en grève à tout moment. Tous les secteurs ont des revendications. Les membres du Syndicat des travailleurs de la santé de l’hôpital viennent à peine de surseoir à leur mot d’ordre de grève qui était prévu pour cette semaine. Ils expliquent qu’ils sont en pourparlers avec les autorités sanitaires même s’ils ne croient pas que ces dernières comprennent les enjeux de l’heure. La salle d’opération de l’hôpital, le service de radiologie n’ont pas fonctionné pendant plusieurs jours à cause d’une panne électrique.
« Il manque beaucoup de choses au plus grand centre hospitalier du pays », a soutenu Winchel, membre du syndicat. Malgré tous les problèmes, les patients, qui n’attendaient que la reprise des activités, se disent tout de même soulagés que les médecins aient entendu la voix de la raison. « Nous les comprenons, mais nous avons aussi besoin de nous faire soigner », a expliqué Nephtalie Sylvain qui accompagne son père au service des urgences.
Après huit jours de paralysie, l’HUEH fonctionne, les résidents, poumon de l’hôpital, reprennent leur blouse.