Alors que les résidents de l’hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH) entament depuis le 8 avril dernier un mouvement de grève afin de réclamer le paiement de 7 mois d’arriérée de salaire, les membres du personnel de soutien menacent eux aussi d’observer un arrêt de travail à compter du 15 avril prochain. Les revendications sont presque les mêmes. Ils exigent de l’État une augmentation de salaire et de meilleures conditions de travail.
En analysant une telle situation, il faut surtout se poser la question sur le fonctionnement régulier des hôpitaux publics du pays. Quelle est la qualité de soins qu’ils fournissent ? Qu’en est-il de leur accessibilité? Que dire des conditions de travail ?
Régulièrement des voix s’élèvent au sein de la population pour exprimer leur ras le bol face au manque d’intérêt accordé par les autorités au secteur de la santé. Un secteur traité en parent pauvre. Nombreux sont ceux qui n’arrivent pas à accéder aux soins par manque du strict minimum pour le fonctionnement d’un hôpital. Coupures prolongées d’électricité, pénurie d’eau. Des patients en dialyse meurent, des cas à la prise en charge urgente, malheureusement rendent le dernier soupir en pleine salle d’urgences. La cause ? manque d’intrants.
Des blessés traînent dans les salles d’urgence faute de lits ou de matériels pour une intervention chirurgicale. Les grèves à répétition sont le lot de ce système malade.
La question à se poser : qui alimente ces grèves à répétition dans nos hôpitaux publics ? A qui profitent ces jours d’inactivités ? Quand des employés sous-payés passent des mois sans percevoir son salaire ! Quand l’état ne finance qu’à la hauteur de 10% le budget de la santé du pays !
Tout comme de simples citoyens, les autorités s’en plaignent. On dirait qu’ils ont épousé le discours de l’opposition. À force de s’opposer au changement dans ce pays, on finit par faire corps avec l’opposition qui s’oppose a elle-même. On se dédouane de ses responsabilités, on constate comme le pauvre peuple laissé au bord de la route, la précarité des soins de santé administrés dans les centres hospitaliers universitaires publics.
L’actuelle ministre de la santé publique, Dr Greta Roy Clément, lors de la cérémonie de la commémoration de la journée mondiale de la sante le 7 avril, a parodié la phrase de Malraux pour attirer l’attention sur la présente situation sanitaire haïtienne : « Une vie ne vaut rien, mais rien ne vaut une vie. »
Mais que fera-t-on pour que la vie de ceux que l’on gouverne vaille quelque chose ? Quelle politique de santé va-t-on appliquer ? Comment s’exprimera cette politique dans le budget de la République. Voici des questions qui attendent des réponses. Suivez mon regard.
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