Priorité santé : RFI en Haïti pour diffuser des émissions sur la situation sanitaire du pays

Publié le 2019-02-20 | Le Nouvelliste

Priorité santé, l’émission phare de santé de Radio France internationale (RFI), a séjourné du 11 au 15 février 2019 à Port-au-Prince. L’équipe de Priorité santé notamment Caroline Paré, présentatrice vedette de l’émission, est venue en Haïti afin de s’informer de la situation sanitaire du pays, de faire découvrir les attentes et les besoins en matière de soins médicaux. En cinq émissions et sur des thématiques spécifiques, la journaliste a traité avec ses invités des sujets les plus préoccupants. Elle en a profité pour faire découvrir notre «Pape », le Dr William Bill Pape, l’homme aux multiples récompenses. Découvrons le premier enregistrement traitant l’anémie falciforme.

Ayant pour invités les Drs Jacqueline Gautier, directrice nationale de santé de l’hôpital Saint-Damien, et Nora Saint-Victor Dély, coordonnatrice du projet de dépistage néonatal de l’anémie falciforme à l’hopital Saint-Damien, une jeune patiente atteinte de drépanocytose dénommée Rachelle et  Véronique Teyssié, responsable des programmes de la Fondation Pierre Fabre Caroline Paré, a fait le tour de la maladie génétique héréditaire la plus fréquente au monde. Chaque année, 300 000 bébés naissent atteints de drépanocytose. La moitié de ces enfants n’atteint pas l’âge de 5 ans.

«Comment cette maladie est-elle prise en charge en Haïti ? Comment se passe le dépistage néonatal ?» sont autant de questions qui ont constitué le menu de l’édition du 11 février.

Dans un langage simple, le Dr Nora Saint-Victor Dély a expliqué aux auditeurs de la radio du monde que le thème « anémie falciforme » est utilisé en raison du fait que les globules rouges qui, généralement de forme ronde, sont déformées en épousant une forme de faucille.

Cette maladie est transmise par les deux parents. Les porteurs sains sont ceux qui ont le trait de la maladie sans pour autant présentant des symptômes. Selon le médecin, la maladie est due à une mutation génétique : L’hémoglobine (A) se transforme en hémoglobine (S). Cette déformation a tendance à obstruer la circulation sanguine au niveau des capillaires de nombreux organes.

« À cause de l’obstruction des vaisseaux sanguins, le sang n’arrive pas aux organes et provoque un manque  d’oxygène », a indiqué le Dr Dély, précisant que cette mutation va entraîner les signes et symptôme de la maladie.

Crises douloureuses abdominales, douleurs articulaires, grossissement de la rate (côté gauche du ventre de l’enfant » sont entres autres signes et symptômes de l’anémie falciforme. L’enfant drépanocytaire est très vulnérable et risque d’attraper les infections. Les symptômes apparaissent dès l’âge de six mois.

« J’avais commencé à sentir des douleurs à l’âge de trois ans. Après avoir arpenté plusieurs hôpitaux, ma maladie a été diagnostiquée à l’hôpital Saint-Damien. La maladie me donne de graves douleurs », a témoigné Rachelle, la jeune patiente. Grâce à l’hydroxyurée, des cachets, des sirops, la jeune fille dit qu’elle se porte bien. Elle suit les conseils de son médecin traitant l’invitant à éviter des activités physiques, de consommer de grande quantité d’eau.

Comme c’est souvent le cas, les chiffres nous font défaut en Haïti. Le taux de drépanocytaires n’est pas connu. Une étude menée à l’hôpital St-Damien, le seul centre pédiatrique du pays, évoque cependant que la prévalence de la drépanocytose en Haïti est de 0, 66%. Toutefois, 12% des nouveau-nés présentent le trait de la maladie. Le Dr Jacqueline Gautier soutient que l’hôpital Saint-Damien traite à lui seul 1 500 enfants atteints de la maladie. Deux centres de traitement dans le département du Centre et un autre dans le Nord.

Depuis 2017, la Fondation Pierre Fabre s’investit dans la prise en charge de la drépanocytose en Haïti. En partenariat avec l’hôpital Saint-Damien, elle expérimente un projet sur la prise en charge de l’anémie falciforme. Ce projet est axé sur trois aspects : «  la sensibilisation, la prise en charge et le dépistage néonatal », a développé Véronique Teyssié, responsable des programmes de la fondation. Le but de la fondation, selon Mme Teyssié, c’est d’étendre le projet au fur et à mesure à travers le pays.

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